Bénin/Présidentielle 2026: Patrice Talon étouffe les ambitions et empêche le débat

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En 2026, le Bénin pour la première fois va connaître les élections générales. Il s’agira notamment des élections présidentielle, législatives et communales. Et l’élection qui focalise plus d’attention et aiguise plus les ambitions de potentiels candidats reste sans nul doute l’élection présidentielle. Et pour cause. En effet, en 2026, l’actuel locataire du palais de la Marina ne sera plus sur la ligne de départ. Malgré que Patrice Talon ne soit plus sur le starting-block, il met un veto sur le débat politique et étouffe les ambitions dans les rangs de ses partisans potentiels candidats à l’investiture. Patrice Talon selon ses propres déclarations n’est pas d’accord pour une suscitation de candidature au sein de sa majorité. Pour lui, les réformes du système partisan n’autorisent pas de telles pratiques. Soit. Seulement, dans les textes régissant la réforme du système partisan, il n’est mentionné nulle part que des groupes de partisans de X ou Y ne peuvent pas susciter leur candidature. Car tout ceci fait partie intégrante des pratiques démocratiques. Cette position de Patrice Talon fait passer dans la clandestinité tous ceux qui lorgnent le fauteuil présidentiel dans son camp. Joseph Djogbénou ne peut nier aujourd’hui ses ambitions de vouloir porter les couleurs de son parti Union progressiste le Renouveau en 2026. Mais Patrice Talon ne lui permet pas de commencer à poser les pas allant dans ce sens. Djogbénou qui est le président « délégué » de Up le Renouveau croit encore à une providence qui le propulserait candidat de son parti en 2026. A cet effet, à moins de 2 ans de la présidentielle, celui qui se veut être l’un des favoris au dauphinat, n’ose pas aborder la question en public. Même en privé aujourd’hui, Joseph Djogbénou tourne sa langue plusieurs fois avant d’en parler juste pour éviter la colère de son chef. En dehors de lui, beaucoup d’autres potentiels candidats à l’investiture n’osent pas engager des actions dans ce sens. Des noms comme celui de l’actuel ministre des finances Romuald Wadagni et consorts sont aussi cités.

L’opposition, la carte de la prudence

L’opposition au régime de la rupture joue la carte de la prudence. Ainsi s’aligne-t-elle au rythme que Patrice Talon impose à sa mouvance. Ce qui fait qu’elle ne peut pas à la date d’aujourd’hui à moins de deux ans de l’échéance présidentielle révéler les noms de ses potentiels candidats. En le faisant par ces temps, elle donnerait le pouvoir au régime de la rupture passer champion dans l’exclusion électorale de finir avec eux de la plus belle manière avant 2026. On leur collera de gros dossiers pour les écarter à jamais, ouvrant le boulevard de la tricherie, du tripatouillage, du bourrage des urnes et autres.

Or dans les grands pays de pratiques démocratiques, c’est bien le moment pour les potentiels aspirants à la fonction présidentielle de commencer par dévoiler leurs ambitions politiques. C’est le moment de commencer par parler du nouveau contrat social avec le peuple. C’est aussi le moment de susciter le débat au sein de chaque formation politique si tant est que la réforme du système partisan vise à renforcer les partis politiques. Malheureusement, nous assistons au contraire de ce que déclare Patrice Talon du système partisan. Au cours d’une de ses tonitruantes sorties médiatiques, le locataire de la Marina a fait savoir qu’il n’aura pas de débat au sujet de sa succession avant les six derniers mois de son mandat. Alors même que les dossiers de candidature doivent être déposés trois mois avant l’élection.

En clair, les candidats n’auront pas plus que trois mois pour aller vers les populations. C’est une aberration. Patrice Talon affiche sa volonté d’organiser une nomination et non une élection. A cet il étouffe la démocratie et les pratiques démocratiques.

F. A.

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