Transport de l’uranium du Niger vers Lomé : La polémique s’enfle

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Un sujet de préoccupation sous-régionale alimente actuellement le débat en Afrique de l’Ouest. Depuis quelques jours, des sources bien introduites font état de ce que le Niger se prépare à vendre à Rosatom, société russe du nucléaire, des centaines de tonnes du Yellow cake, stockées sur le site d’Arlit au Niger. 

Selon les sources, sur les 1400 tonnes en stockage actuellement, les autorités nigériennes se préparent à livrer un millier de tonnes à son client. Les 1000 tonnes seraient estimées à environ 250 millions d’euros soit une somme de 164 milliards de francs CFA. Cet uranium en poudre brute, faut-il le rappeler, avait été produit par le groupe nucléaire français Orano anciennement appelé Areva. Selon toute vraisemblance, ce produit devrait transiter par Lomé, capitale togolaise, via le Burkina Faso, par voie terrestre, avant d’être embarqué pour la Russie au port autonome de Lomé. A cet effet, nos sources renseignent que des réunions préparatoires auraient été déjà organisées entre les autorités douanières, militaires et sécuritaires nigériennes, burkinabés et leurs homologues du Togo.

Malgré le démenti qu’aurait apporté une source proche du gouvernement nigérien, la préoccupation demeure. Le transport de la cargaison de Yellow cake devrait être acheminée par voie terrestre par un convoi de plusieurs dizaines de camions avec tout le risque sécuritaire que cela comporte pour la sous-région. D’abord, il faut noter que la zone que devra traverser le convoi en terre burkinabé ( zone sud-est) est entièrement sous le contrôle de groupes djihadistes affiliés à al qaïda et l’Etat islamique. Le risque que le convoi soit attaqué et que le produit se retrouve aux mains de ces groupes est palpables.

Lomé, le silence coupable ?

Ce dossier est hautement sensible à maints égards et les autorités togolaises doivent prendre la mesure du danger que représente une telle opération. Car s’il arrivait que les djihadistes attaquaient ce convoi, non seulement les populations seraient exposées à un cataclysme environnemental, mais aussi et surtout sécuritaire. Face à un tel risque, on se demande si Lomé accepterait et cautionnerait une opération aussi dangereuse ?

Mieux, une telle opération risque de porter un coup à l’image du président du Conseil des ministres, Faure Gnassingbé dont l’engagement pour la paix dans la sous-région est très remarquable. Une opération aussi hasardeuse écorcherait sans nul doute son image et annihilerait tous ses efforts. Sur le plan diplomatique, le président Faure risque également de laisser des plumes avec la France qui reste un partenaire privilégié du Togo. D’ailleurs, il y a quelques jours, il était aux côtés de son homologue français pour débattre des questions relatives à la paix et à la sécurité dans la sous-région.

Qu’il vous souvienne, à la suite du coup d’Etat de 2023, la junte au pouvoir a contraint Orano à cesser ses activités d’enrichissement d’uranium au Niger. Par la suite, la filiale a été nationalisée le 19 juin 2025. Selon le journal français Le Monde qui a révélé cette affaire, les responsables de Orano ont porté le dossier devant le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (Cirdi), une instance de la Banque Mondiale basée à Washington pour un règlement.

Dossier à suivre …

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