Ce mardi 14 octobre 2025, la ville de Cotonou a connu une effervescence toute particulière, unique en son genre depuis l’arrivée au pouvoir de Patrice Talon en 2016. En effet, à l’occasion du dépôt des dossiers de candidature du duo devant porter les couleurs du parti Les Démocrates à la prochaine élection présidentielle, une mobilisation spontanée, volontariste et naturelle a été observée sur le trajet de la délégation du parti de l’opposition vers le siège de la Commission électorale nationale autonome (Cena). Une mobilisation naturelle qui tranche avec les mises en scène de la mouvance par des recrutements de supporteurs occasionnels et habillés avec l’argent du contribuable.
De Fifadji à Ganhi, siège de l’institution en charge de l’organisation des élections au Bénin, c’est des cris de joie et d’allégresse. Un long cortège de motos, voitures et surtout des hommes, des femmes et des jeunes qui ont effectué ce long trajet à pied scandant des slogans de victoire en faveur de la liste de l’opposition. KO, KO, KO, entend-on des populations attroupées aux abords des artères menant à la Cena. Mieux encore, une chanson mythique devenue virale dans les réseaux sociaux a accompagné la délégation du duo candidat jusqu’à la Cena. « Mi ba dollar dokpo aaaa… », ce qui signifie « nous ne voulons pas un seul dollar » avant de soutenir et voter pour ce duo. Cette forte excitation spontanée traduit un malaise profond avec lequel il faut à tout prix rompre. Un ressentiment de fatigue et un besoin de paix, de pain et de la liberté d’expression.
Depuis 2016, sous son pseudo-projet de développement du Bénin, le président Patrice Talon a étouffé les Béninois du nord au sud. Par ses méthodes brutales et sans concession, la rupture a martyrisé les Béninois dans leur ensemble. Les périodes électorales jadis considérées comme festives sont désormais des moments de deuil pour les populations.
Vu la mobilisation et l’engouement suscité par la candidature du duo de l’opposition incarné par le parti Les Démocrates, on peut se permettre de dire que les Béninois sont décidés à dire à Patrice Talon « ça suffit ! tu as fini tes dix ans alors, range tes clics et clacs et barre-toi ».
Ce réveil des populations traduit la lassitude qui se lit à longueur de journée sur le visage des uns et des autres, le sentiment de confinement et d’oppression. Le peuple béninois a d’ailleurs cette culture d’alternance. En 2026, il est clair qu’il aura une vraie alternance. Comme le chantent les démocrates, il n’aura pas un troisième mandat déguisé de Patrice Talon. Wait and see !
Abdoul DRAMANE
