Bénin/Présidentielle2026/ Auto-parrainage : L’erreur à ne pas commettre ?

adminfortune By adminfortune

Encore deux mois et le peuple béninois va connaître ceux qui aspirent à la fonction présidentielle pour prendre le témoin des mains de Patrice Talon qui finit son dernier mandat en mai 2026. Mais à quelques semaines de la date buttoir du dépôt des dossiers de candidature, une situation attire l’attention des observateurs de la vie politique béninoise profondément chamboulée ces dernières années sous la gouvernance de Patrice Talon. Il s’agit de la question relative à l’auto-parrainage des candidats à l’élection présidentielle. Certains médias ont évoqué la question ces derniers jours. Des juristes de renom sont montés au créneau pour dire ce qui doit être. La réaction qui aura plus marquée est celle de Franck Oké qui s’est basée sur la jurisprudence française en la matière. Il évoque à cet effet, la position du Conseil constitutionnel qui est sans équivoque : « Une personne qui fait campagne en vue d’être élue président de la République peut valablement parrainer sa propre candidature. La loi ne prévoit pas de limitation au droit de tout élu de mentionner le nom d’un candidat (…) Dès lors que les conditions de forme et de délai sont respectées, un candidat peut se parrainer lui-même ». Nous devrions être d’accord sur cela, si nous étions encore dans un Bénin démocratique. En France, le parrainage n’est pas introduit dans le système électoral pour exclure des candidats. Au Bénin, toutes les lois électorales votées sous le régime du président Patrice Talon ne visent que l’exclusion. Raison pour laquelle, il faut rester vigilant et ne pas donner les moyens à Patrice Talon d’exclure une fois encore l’opposition. Aujourd’hui au Bénin, il va sans dire que les volontés de Patrice Talon font office de lois et toutes les institutions de la République s’y accommodent.

La question de l’auto-parrainage est longtemps restée en veilleuse. Il est important d’en débattre pendant qu’il est encore temps et si possible saisir la Cour constitutionnelle pour être fixé. Sous la rupture, les textes sont appliqués selon le bon vouloir du prince. La rupture dit son droit qui est loin d’être celui qui est universellement dit ou appliqué. Et dans de pareilles conditions, il vaut mieux prendre toutes les dispositions pour ne pas se laisser surprendre à la dernière minute. Le nombre 28 de parrains, retenu dans le code électoral est très évocateur. On passe de 16 à 28. Pourquoi avoir corsé la loi jusqu’à mettre 28 parrains alors que c’est le nombre d’élus à même de parrainer que l’opposition détient et on s’est que parmi ces élus, il y a de potentiels candidats à la présidentielle. Avec la rupture, rien n’est sûr et l’idéal serait d’ouvrir le débat sur cette question et de la vider au plus vite.

Fortuné ASSOGBA

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