Décidément ! Patrice Talon et son régime n’ont pas encore fini de se révéler au monde. Comme il le dit si fièrement et repris en chœur par ses griot, Patrice Talon est sans nul doute l’homme de tous les records, au Bénin, en Afrique et dans le monde. Tenez, Patrice Talon dit avoir réalisé en 10 ans d’exercice du pourvoir ce que les régimes réunis depuis 1960 n’ont pu réaliser en termes d’infrastructures. Griots, partisans sans contenus et klébés investissent les médias et les réseaux sociaux pour le chanter à longueur de journée rien que pour attirer la sympathie d’un peuple meurtri devenu sourd aux tintamarres de ces vendeurs d’illusion. D’autres sans vergogne et ceci au mépris de la loi fondamentale, vont jusqu’à dire que Patrice Talon fait tellement si bien le job qu’on devrait déchirer la constitution pour lui permettre de continuer. Oui ! continuer à abattre le record des violations des droits de l’homme, continuer à fouler au pieds le droit international, continuer à remplir nos prisons des cadres et bras valides pour avoir osé dire la vérité, pour avoir osé lever le petit doigt pour dire le contraire de ce que veut entendre le prince.
En dehors des infrastructures, Patrice Talon et ses partisans ne disent pas aux Béninois que le régime de la rupture a battu d’autres records. Jamais le Bénin n’a connu d’extradition d’un réfugié politique sur son territoire, jamais le Bénin par quelque moyen n’est allé kidnapper un citoyen réfugié sur un territoire étranger, jamais le Bénin n’a enregistré autant de réfugiés politiques…, et j’en oublierai. Aujourd’hui, en Afrique et dans le monde, le régime de Patrice Talon est perçu comme un hors-la-loi international. D’abord, il refuse de libérer Rékya Madougou et Joël Aïvo malgré les décisions des juridictions internationales (la cour africaine des droits de l’homme et des peuples, l’Onu…), mais désormais il excelle dans le kidnapping et l’extradition des Béninois sous la protection internationale par des méthodes dignes de films policiers. Depuis 1960 aucun régime n’a connu de tels actes. C’est un élément important qu’il faut aussi mettre dans le bilan de Patrice Talon. Et ceci sans oublier les morts du fait des élections. De 1960 à 2019, jamais le Bénin n’a enregistré de perte de citoyens tombés sous les balles réelles de la police ou de l’armée avant, pendant et après les élections. Sous Patrice Talon, ces morts se comptent par dizaines. A chaque élection, son lot de morts (2019, 2020, 2021) et des centaines de prisonniers. Un autre record qui restera dans les annales de l’histoire pour la postérité.
Bien sûr que l’histoire retiendra aussi que l’argent du contribuable béninois a servi à affréter un avion pour aller chercher un seul individu, de surcroît un individu sous la protection internationale, pour avoir osé informer, révéler à ses concitoyens la vérité qu’on leur cache. C’est aussi un record jamais égalé au Bénin et ceci pendant que des dialysés meurent en série faute de moyens, car le Gouvernement a décidé de faire de l’économie sur la santé des Béninois. Voilà autant de records que la rupture et ses griots ne doivent aucunement occulter dans leurs charivaris de tous les jours.
