Edito de Fortuné ASSOGBA : La clé de la paix… !  

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A mesure que l’on s’approche de l’année 2026, année électorale en République du Bénin selon les réformes personnelles de Patrice Talon, la tension monte. Et le principal parti d’opposition au régime de la rupture fait l’objet de persécution.  Si les populations à la base gardent un silence sans nul pareil malgré les injustices dont elles sont victimes tous les jours du fait de la violence qui caractérise la gouvernance de Patrice Talon, on sent une tension latente qui risque de changer la donne.

Tenez, sur le plan politique, le régime utilise la force publique (la police républicaine) pour disperser les manifestations de l’opposition et en l’occurrence celles du parti Les Démocrates de Boni Yayi. Pendant ce temps, les rupturiens regroupés au sein des deux partis siamois de Patrice Talon (Upr et Br), sont libres de faire leur aller-retour. Ils organisent des meetings où ils veulent et quand ils le veulent. Des détraqués appellent même Patrice Talon à continuer son aventure à la tête du pays et ceci au mépris des textes de la République, sans être inquiétés. Toute situation qui sans doute, à l’approche des élections générales de 2026 va s’envenimer.

Sur le plan sociale, la traque contre les producteurs de cajou et du soja risque de faire long feu. Ce qui s’est passé à Boca au Nord du pays il y a quelques semaines est un signal fort que, entre la police dite républicaine et les populations, rien ne va et que les dernières ne se laisseront plus faire. La réplique à des bavures policières sur de paisibles citoyens risque d’embraser le pays. D’où la nécessité que les acteurs que voici doivent savoir raison garder mettant l’intérêt du pays au-dessus des intérêts personnels.

Patrice Talon, l’homme à tout jouer

Il est aujourd’hui un secret de polichinelle que le premier détenteur de la clé de la paix reste le président Patrice Talon à qui, le peuple béninois à confié sa destinée en toute liberté en 2016. Mais qui malheureusement, utilise la force publique contre les paisibles populations. C’est aussi lui le chef d’orchestre des textes qui font couler beaucoup d’encre et de salive actuellement dans le pays. Le code électoral taillé sur mesure, porteur des germes de violences électorales porte bien sa marque. Car malgré la séparation des pouvoirs, Patrice Talon a la main mise sur le Parlement dont il en est le véritable président. Publiquement, il s’est opposé à la relecture de ce code, alors plusieurs organisations politiques et apolitiques, voire des personnalités appellent à la révision de ce texte qui ne garantit pas la paix. Le chef de l’Etat béninois met le coude sur le code et érige en texte de loi sa volonté personnelle. Il portera l’entièreté de la responsabilité de toute violence qu’engendrerait ce code électoral porteur des germes d’une crise électorale sans lendemain.

Sacca Lafia, la caducité des feuilles de dépouillement 

Jamais deux sans trois, dit un adage. La Commission électorale nationale autonome (Cena) entièrement sous le contrôle de Patrice de Talon avec comme président Sacca Lafia l’un des plus soumis, la chimie électorale de 2023 va sans doute se reproduire. Qu’il vous souvienne, en janvier 2023, les résultats proclamés par la Cena et la Cour constitutionnelle n’ont rien de commun avec les résultats sortis des urnes au soir du 8 janvier. Deux semaines plus tard, il n’était plus possible d’avoir accès à ces résultats au niveau de l’institution chargée d’organiser les élections. Ils sont devenus « caduques » selon l’institution.

Mais l’opposition va-t-elle encore se laisser berner en 2026 en laissant la Cena donner autres résultats que ceux sortis des urnes ? La population va-t-elle se laisser voler à nouveau son vote ? Voila autant de questions qui taraudent les esprits et rendent incertaine l’issue des prochains scrutins de 2026 selon les observateurs. La Cena de Scca Lafia détient aussi l’une des clés de la paix en 2026.

Dorothée Sossa, monsieur considérant

Dorothée Cossi Sossa, l’actuel président de la Cour constitutionnelle, gratifié pour avoir prêté main forte au projet de la révision unilatérale et clandestine de la Constitution en 2019, arrive à peine à cacher sa loyauté dans ses décisions. L’institution comme les autres sont dirigées depuis le palais de la Marina. Ce qui fait donc croire que le jeu de pipé d’avance et certains griots le disent d’ailleurs fièrement tout comme le pays est à eux seuls. La paix au Bénin en 2026, c’est aussi Dorothée et ses collègues de la Cour constitutionnelle. Ils sont suivis de très près et font déjà objet de vives critiques.

Les forces de défense et de sécurité

Jamais depuis 1960, le Bénin n’a vécu ce qui s’est passé en 2019, 2020 et 2021. La police et l’armée ont tiré à balles réelles sur des populations à mains nues. Ces images qui ont fait le tour du monde restent fraiches dans la mémoire des Béninois qu’ils soutiennent ou non la rupture. L’armée a utilisé son matériel le plus lourd et le plus performant contre les populations qui ne réclamaient que l’exercice de leur droit civique. Les donneurs d’ordre et les exécutants ne seront pas épargnés en 2026 dans une pareille action contre le peuple.

Le Bénin appartient à tous ses fils. Nul n’a plus de droit que d’autres. La paix passe par des élections inclusives, transparentes. Patrice Talon est ses partisans doivent garder en mémoire que c’est par une élection inclusive, transparente et surtout festive que le pouvoir leur a été transmis en 2016.

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