Huit ans après sa démission du premier gouvernement de Patrice Talon, et pour commémorer cet anniversaire, le président de Restaurer l’Espoir (Re), Candide Azannaï a eu un grand oral le 27 mars au cours duquel, il a fait des déballages sur Patrice Talon et son régime. Des tentatives de révision de la Constitution à sa révision clandestine en 2019, en passant par le mandat unique comme « exigence morale », et les réformes punitives, Candide Azannaï dit tout sur Patrice Talon qui est, selon lui, loin d’être un homme de parole, encore moins un démocrate. Pour l’ancien ministre, « Patrice Talon est incapable de vivre une démocratie plurielle ». Il fustige la méga puissance du pouvoir de Talon qui pourtant avait promis de réduire la superpuissance du pouvoir. Et sur le départ de Patrice Talon en 2026, Candide Azannaï n’y croit pas. Il prend pour référence cette déclaration de Talon le jour de son investiture : « Je ferai de mon mandat unique une exigence morale et montrer à mes compatriotes qu’en cinq ans on peut faire le job ». Le président de Restaurer l’Espoir n’est pas allé par quatre chemins pour montrer que Patrice Talon n’est pas un homme de parole et « qu’il fait de la rhétorique ». Plus loin, il se demande qui a forcé Patrice Talon à faire une telle déclaration et qui finalement fait 5 ans 45 jours et plus encore. Le transfuge de la Renaissance du Bénin a donc conclu que le président béninois n’a rien respecté sur ses engagements. Pour appuyer son propos, il a dû lever un coin de voile sur les tractations qui ont précédé la candidature de Patrice Talon en 2016. Tractations au cours desquelles, l’homme dit avoir interpellé le candidat sur la question d’un seul mandat. Mais que Patrice Talon y tenait mordicus. Malheureusement à l’arrivée, Patrice Talon passe outre ses propres engagements librement pris.
Sur la question de ses réalisations, Azannaï ne trouve rien d’extraordinaire. Car pour lui, Talon n’a fait que mettre du bitume sur les voies déjà tracées par les autres. Le coordonnateur national de la Résistance à Patrice Talon a cité l’échangeur de Godomey, le Stade de l’Amitié Général Mathieu Kérékou qui reste l’unique stade homologué par la Fifa, comme des réalisations des autres présidents. Et mieux, dira-t-il, pour obtenir ce résultat dont se targue Patrice Talon, il a fallu tuer des Béninois, ce qu’aucun président n’a fait depuis 1960.
Abdoul Dramane