Bénin/Conférence nationale 35 ans après : Voici ce que les Béninois attendent de Djogbénou  

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Le jeudi 27 février 2024, le président de l’Union progressiste le renouveau, Joseph Djogbénou, par le biais d’un colloque a célébré avec ses partisans, les 35 ans de la Conférence nationale de février 1990, rapporte plusieurs journaux de la place. Chacun va de son titre pour peindre en blanc Joseph Djogbénou, l’un des acteurs clé de la destruction des acquis de la Conférence de février 90, ces 9 dernières années. Cette rencontre se tient sous le thème : « Les systèmes démocratiques en Afrique : cas du Bénin, 35 ans après la Conférence nationale ». Ce thème est très bien choisi pour que Joseph Djogbénou, l’inventeur du certificat de conformité à l’origine d’un Parlement monocolore, élément déclencheur des dizaines de morts et des milliers de prisonniers, nous dise ce qui reste de l’héritage de la Conférence nationale des forces vives de 1990.

En 2016, par le biais des élections libres, inclusives et transparentes, le régime de Boni Yayi a transmis le pouvoir tel qu’il l’avait reçu des mains de Mathieu Kérékou en 2006 et ceci sans effusion du sang. Tout comme Soglo l’avait transmis en 1996 au Général Mathieu Kérékou qui, cinq ans plutôt transmettait le pouvoir à Soglo. De 2016 à nos jours, le Bénin a enregistré des dizaines de morts du fait des élections qui jadis étaient des moments de fête sur toute l’étendue du territoire national. Sous la rupture dont Djogbénou reste et demeure l’une des pièces maîtresses, les périodes électorales sont des moments de deuils dans plusieurs familles du nord au sud. L’armée et la police sont souvent déployées non pas pour sécuriser les populations, mais plutôt pour les intimider et les étouffer.

Ce colloque devrait servir à Djogbénou un tremplin, une meilleure tribune pour dire aux Béninois ce qui reste de leur démocratie après avoir déclaré certifié une Constitution votée nuitamment et dont personne ne connaît le contenu. Alors que ce même Djogbénou, en 2015, disait : « Pour toucher à une seule virgule de la Constitution, il faut faire le débat jusqu’au hameau le plus reculé du Bénin. Les Béninois veulent savoir si Djogbénou est allé dire à ses parents de Sinwé (son village d’origine), le contenu de la Constitution révisée nuitamment et déclarée conforme quelques heures plus tard par ses soins ? Combien de débats Djogbénou a fait organiser en tant que président de la Cour constitutionnelle pour rendre public le contenu de cette loi ?

Joseph Djogbénou doit aussi pourvoir dire aux Béninois, ce qui reste de la liberté de manifestation. Qu’il dise aux Béninois qu’ils ont toujours leurs droits de marcher à volonté pour dénoncer les abus du pouvoir en place ou réclamer la justice à l’image « des mercredis rouges ». L’état actuel de la justice béninoise ne doit pas passer sous silence. Le professeur par une étude comparée doit pouvoir édifier les Béninois si la justice est vraiment libre aujourd’hui mieux que par le passé.

Après avoir donné plusieurs coups d’épée aux acquis de la Conférence nationale de février 90, Joseph Djogbénou est très mal placé aujourd’hui pour un tel exercice s’il n’est pas en mesure d’éclairer les Béninois sur ces sujets qu’il avait défendus et cette démocratie qu’il avait vendue à ses compatriotes. Avec les mains en sang (du fait de sa décision qui ne se repose sur aucune base juridique excluant toute l’opposition à une élection démocratique), un couteau destructeur en main, Djogbénou n’est plus la personne à même de parler des acquis de la Conférence nationale de février 90. Il a compromis la paix, le vivre ensemble des Béninois. Joseph Djogbénou a endeuillé des familles et porte la responsabilité des centaines d’orphelins, des dizaines de veuves et de veufs. Il a participé aux côtés de Patrice Talon à la politique de la ruse et de la rage, tout le contraire qu’il vendait aux Béninois avant l’avènement du régime de la rupture.

Abdoul Dramane    

 

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