Le président béninois, Patrice Talon appelle à une « trêve de la chamaillerie politique ». C’est l’information que rapporte Banouto dans l’une de ses publications de ce vendredi 3 janvier 2025. Selon le rédacteur de cet article, « le chef de l’Etat, Patrice Talon a, dans son message de vœux à la Nation, sollicité une trêve des querelles politiques inutiles ». En effet, selon le site d’information Banouto, c’est depuis la caserne militaire de Dessa dans la commune d’Allada que Patrice Talon a « exprimé le souhait fervent pour une trêve des querelles politiques qui n’apportent rien au pays ». Patrice Talon souhaite la paix, la concorde, une trêve de la chamaillerie politique intéressée et inutile pour le Bénin ». Des propos qui tranchent bien sûr de ces précédentes déclarations devant les députés le 20 décembre 2024, lors de son discours sur l’état de la Nation.
La paix n’est pas un vain mot…
Patrice Talon souhaite « la paix, la concorde et une trêve de chamaillerie politique… ». Il n’est donc pas superflu de rappeler au président béninois que la paix n’est pas un vain mot, mais c’est un comportement. Il lui faut commencer à adopter la posture d’un homme de paix et de dialogue et cesser de regarder les autres du haut, pensant qu’il est le plus intelligent, le plus compétent et surtout le plus fort. Si Patrice Talon est vraiment sérieux dans son souhait de paix et d’une trêve de la chamaillerie politique, qu’il pose lui-même le premier pas. Les sujets qui alimentent actuellement la chamaillerie politique et menacent la paix, la cohésion sociale, la concorde et le vivre ensemble des Béninois sont connus.
Il s’agit entre autres, du code électoral voté le 5 mars 2023 par ses partisans au parlement. Lequel code porte les germes d’exclusion et d’une crise électorale dont personne ne saurait prédire l’issue. Il s’agit également de l’audit du fichier électoral que réclament aussi bien l’opposition que la société civile et le Clergé catholique. L’organisation d’une assise nationale pour débattre des sujets qui fâchent et divisent la République, comme la libération des détenus politiques du régime et le retour des exilés politiques. Voilà les sujets dont la résolution apportera inéluctablement et inévitablement la paix, la concorde et le vive ensemble dans un Bénin jadis modèle de démocratie et de la fête électorale avec à la clé une alternance pacifique et sans anicroche. C’est à ce prix et seulement à ce prix que la paix, la concorde et le vivre ensemble auront droit de cité. Autrement, Patrice Talon fait de la paix un vain mot et éloigne la trêve qu’il souhaite lui-même.
Qui alimente la chamaillerie politique ?
Le président béninois demande une trêve de la chamaillerie politique intéressée et inutile pour le pays. A l’écouter, on lui donnera le royaume des cieux sans confession, donc sans passer par le purgatoire. Il tente de faire croire qu’il n’en est pour rien. Il s’agit là une fois encore une manière de couillonner les autres.
En effet, le 20 décembre dernier, Patrice Talon dans son traditionnel discours sur l’état de la Nation devant les députés à l’hémicycle, s’est montré comme un président va-t’en guerre, un président suffisant et aveuglé par l’idée d’être le meilleur président que le Bénin n’a jamais connu depuis les indépendances. Patrice Talon a tenu des propos injurieux à peine voilés à l’encontre de ses adversaires politiques sous les ovations de ses partisans.
Qu’il vous souvienne, le chef de l’Etat a parlé « d’usurpation du pouvoir politique par des vendeurs d’illusions incompétents et mal intentionnés », se faisant ainsi passer pour le meilleur et le seul maître à bord de son entreprise Bénin, ne laissant aucune possibilité pour un quelconque dialogue. Avec de tels propos, on connait celui qui tient le bidon d’essence et l’allumette. Pourquoi alors jeter la pierre aux autres ?
Depuis 2016, Patrice Talon se veut être le seul maître à bord et désigne par des méthodes inappropriées qui doit participer à l’animation de la vie politique, qui doit aller aux élections ou encore qui doit être en prison ou en exil.
Depuis 2019, les élections au Bénin endeuillent des familles, font des orphelins et des prisonniers pour causes d’exclusion. Dans ces conditions de quelle trêve parle-t-il et qui doit poser les bases de cette trêve ?
Patrice Talon porte l’entière responsabilité de cette situation délétère, de cette ambiance pourrie du paysage politique béninois. D’ailleurs, il avait dit qu’il allait compromettre la paix, et aujourd’hui la paix est compromise du fait de ses agissements. Le retour de la paix dans la cité repose sur ses épaules. Et il connait mieux que quiconque le chemin qui mène à la paix et à la concorde.
Vivement donc la paix et la concorde, car le Bénin appartient à tous ses fils et personne ne détient le monopole du patriotisme. Tous les fils du Bénin quel que soit leur classe sociale comptent pour son développement. Le développement d’un pays est loin d’être l’apanage d’un seul individu ou d’un clan.
Fortuné ASSOGBA