Il est tout aussi vulnérable que les pays pauvres, si on compare sa situation à celle des pays de la sous-région avec deux fronts. Un front nord caractérisé par la sécheresse, la dégradation des terres et les vents forts, le tout amplifié par les effets du climat. Plusieurs facteurs à l’origine. D’abord le coton et l’igname, du moins la façon dont ils sont produits. Ce sont deux cultures gourmandes en eau et en espace. Deux cultures, pour un bon rendement, ont besoin de la chaleur et du soleil. Elles offrent une prospérité mais qui ne protège pas l’environnement. C’est l’argument que j’ai développé, dans une page magazine consacrée à la production du coton à Banikoara qui m’a valu le premier prix de ma carrière en 1998, le prix de la meilleure émission radiophonique. Sabaï Katé, l’ancien ministre de l’agriculture était le RDR (responsable du développement rural) et la conclusion, Banikoara va devenir une Commune fantôme si rien n’est fait pour changer la manière de produire le coton. Je suis retourné en 2023, la trajectoire n’a pas changé. Tout le Bénin subit donc la dégradation des terres mais à des degré divers: de fortement à faiblement. La plupart de nos terres ont perdu leur productivité et leur capacité. L’agriculture itinérante sur brûlis un autre danger. Le front sud est quant à lui marqué par le recul du trait de côte, dont l’océan Atlantique fait subir le littoral. Il paraît que l’océan Atlantique se réchauffe plus vite aujourd’hui et dès que la surface de l’eau est chaude, l’eau se dilate et augmente de volume. Ce qui constitue un grand risque pour Cotonou situé en dessous de la mer. La situation de la ville économique est ensuite aggravée par les inondations cycliques due au mauvais aménagement du territoire et à l’acidification des sols et à la rupture hydraulique. Pour que Cotonou respire et conserve une chance il faut libérer toutes les zones à non ædificandi, notamment la cité Houéhiho. La lagune et le chenal paraissent inoffensifs mais qui a regardé les images à Valence en Espagne ces jours-ci s’est certainement rendu compte de la furie d’un cours. Certains cadres diront, comme d’habitude, il n’y a aucun danger comme ils avaient soutenu quand on leur posait la question de savoir si le Bénin peut un jour être frappé par un tremblement de terre, jusqu’au jour où il y a eu un et deux. Et pourtant, beaucoup d’entre nous traverse tous les jours la ligne de faille. Chaque jour que le terre se réchauffe, augmente aussi notre vulnérabilité surtout que Copernicus, le gendarme de l’observatoire de la terre a dévoilé ces derniers jours que le 1,5°C a été déjà franchi. J’espère que tous ceux qui vont à Bakou pour la COP 29 dont les travaux démarrent lundi vont réussir le miracle qui va nous sortir de ce pétrin. A bientôt !
Didier Hubert Madafimè