Dans notre dernière publication sur la construction et l’ouverture prochaine du lycée international français Pierre Manoël Talon, une initiative de la Fondation Claudine Talon, la première dame, nous vous avions promis de revenir. Chose promise chose due. Nous voici de retour sur ce dossier avec de nouvelles révélations. D’où est partie l’idée de la création de ce lycée qui ouvre ces portes à la rentrée scolaire 2024-2025? À qui appartenait le site qui abrite aujourd’hui ce lycée? À ces questions voici les réponses.
À qui appartenait le site?
Les béninois ne ce sont pas préoccupés de cette question. Ce qui frappe à l’œil d’abord, c’est le coût très élevé de la scolarité. C’est bien normal. Mais à cette question, dans nos recherches, nous avons trouvé la réponse. Selon nos sources, le site qui abrite ce lycée privé de la première dame, donc de la famille Talon appartiendrait à l’Etat. Il s’agit d’un domaine d’une des sociétés d’État. « C’est le domaine de l’Opt… », a confié notre source qui a requis l’anonymat. « C’est sûr qu’ils l’ont acquis à un franc symbolique comme cela est de règles aujourd’hui », ajoute notre source.
Si ce domaine appartenait à l’Etat, comment s’est-il retrouvé dans le patrimoine privé du couple présidentiel? Qui a mis en vente ce domaine? A quel prix a-t-il été vendu? À ces questions le ministère des finances à travers la Direction générale du maternel et de la logistique (Dgml) doit pouvoir éclairer la lanterne des béninois. Qu’il vous souvienne, au tout début de son mandat, le président Patrice Talon avait déjà acheté un immeuble de l’État que la Cour constitutionnelle avait en son temps déclaré contre à la Constitution. Mais quelques jours après, elle est revenue sur sa décision. Nous voici en face d’un nouveau déni d’initié et Dieu sait que depuis, des cas du genre sont légion et dans différents domaines.
Pourquoi l’idée de créer un second lycée français au Bénin ?
A cette question, une autre source répond. « L’idée de la création de ce lycée est liée à l’ouverture prochaine du Centre hospitalier international de Calavi. Donc l’hôpital de Calavi ». Plus loin, elle nous dit: « Vous savez, sur le millier d’agents que va employer cet hôpital, environ 400 seront français, 300 béninois et 300 d’autres nationalités africaines ». En clair, conclut notre source « …le lycée n’est pas fait pour les béninois. C’est plutôt aux français qui seront déployés à l’hôpital de Calavi dans quelques semaines ».
Patrice Talon, seul maître à bord
En agissant ainsi, Patrice Talon prouve son mépris pour les béninois et les institutions de la République. Il oblige les autres à respecter les lois quand cela l’arrange lui. Mais quand l’observance de la loi porte atteinte à ses intérêts personnels, cette loi est bon pour la poubelle. Sinon, on comprend mal, que la fondation de la première dame se lance dans une activité du genre sans que personne, même la Cour constitutionnelle ne déclare cela contraire à la constitution. Ceci vient rallonger la liste des dérives du régime de la rupture dans lequel le monarque a le droit de décider tout seul et qu’au claquement de doigts tout doit se mettre au pas. Cette attitude confirme le propos de l’ancien Archevêque de Cotonou Monseigneur Antoine Ganyé. « On a comme l’impression que le président aime le Bénin, mais pas ses habitants ». Le prélat a bien raison. Que les Béninois meurent de faim le gouvernement s’en fiche.
Les griots, les ennemis de la République au service du monarque viendront justifier ce parjure avec les mots tirés de la toute dernière version du dictionnaire Larousse. C’est bien dommage que la République soit réduite à la portion d’une société privée dans laquelle seule les intérêts de son patron compte.
F. A.