Dès la rentrée prochaine, un nouveau lycée international français va ouvrir ses portes au Bénin. Il s’agit du lycée Pierre Manoël Talon. L’avènement de ce lycée avait annoncé aux béninois comme si c’était l’un des projets du Pag. Car en son temps, même l’ambassadeur de la France près le Bénin avait été mis à contribution pour amplifier la campagne médiatique autour de l’ouverture prochaine de ce lycée. Mais à l’arrivée les Béninois découvrent avec stupéfaction qu’il s’agit d’une initiative privée et mieux encore un projet de la Fondation Claudine Talon, la première dame.
Voilà une nouvelle preuve du conflit d’intérêt permanent au sommet de l’Etat depuis 2016. Cette fondation appartenant à la première dame n’a pas vocation de faire du profit. Il devrait être et comme cela a été toujours le cas au Bénin, à but non lucratif. Vidolé de Rosine Soglo et Adjralassa de Chantal Yayi qui ont fait du social sont des exemples qui ont marqué les béninois du nord au sud.
Pis ce lycée n’est pas à la portée d’un béninois lambda. Il s’agit du lycée le plus cher de l’histoire de notre pays. Tenez pour la maternelle, il va falloir débourser annuellement pour la scolarité la somme de 2.422.000 francs Cfa, au cours élémentaire, c’est-à-dire primaire, 2.528.000 francs Cfa, au collège premier cycle 3.320.000 francs Cfa et au second cycle appelé ici lycée, il faut débourser 3.815.000 francs Cfa pour les enfants béninois et français. Les enfants ressortissants d’autres pays paieront plus cher.
Comme l’hôpital Chic, ce lycée n’est pas pour les béninois travaillant au Bénin où le cadre A1 est à moins de 500.000 francs de salaire par mois. Mieux encore dans ce Bénin de Patrice Talon où manger un repas chaud par jour est désormais un casse-tête.
Il s’agit d’un véritable conflit au sommet de l’Etat. C’est un parjure. Et la Cour constitutionnelle si tant est qu’elle n’est pas aux ordres doit pouvoir d’auto-saisir pour condamner ce fait. Voilà ce qu’est devenu le Bénin sous la rupture. Pourtant les griots vendent à longueur de journée dans des tournées du vent aux béninois. L’opposition représentée au parlement doit se saisir de ce dossier et interpeller le gouvernement. Comment la fondation de la première dame en est-elle arrivée à lancer dans un projet du genre? Nous y reviendrons!
Abdoul DRAMANE