Le lundi 1er juillet dernier, c’est avec émotion et grande douleur que les béninois ont appris le décès du jeune étudiant détenu politique Latif Radji. Menottes en mains dans son lit d’hospitalisation, il passe de la vie à trépas enchaîné. Cette horrible image a fait le tour du monde. Et ceci du simple fait d’avoir réclamé le droit d’exprimer librement son vote. Une semaine plutôt, c’est un autre détenu qui a aussi rendu l’âme sans que le gouvernement et les partis politiques le soutenant ne s’en émeuvent. Et le gouvernement et ses partisans se muent en silence. Ni compassion, ni condamnation d’une si horrible image. Dans des situations moindres et touchant les intérêts du prince, le directeur de l’Agence béninoise pénitentiaire serait, non seulement relevé de ses fonctions le même jour, mais il sera confié à la Criet et jeté en prison. Mais la vie des autres n’ayant aucune valeur pour les autorités béninoises et les partisans du pouvoir Talon, la mort des détenus politiques est loin d’être un événement. De plus en plus, Patrice Talon et ses partisans révèlent aux béninois leur cynisme. Par cette attitude, Patrice Talon confirme le propos de Monseigneur Antoine Ganyé qui disait « … on a comme impression que le président Patrice Talon aime le Bénin mais pas ses habitants ». Sinon comment comprendre qu’on torture jusqu’à la mort un innocent, un individu qui ne réclame que son droit. Aujourd’hui, ils sont certes les seigneurs, mais aucun pouvoir n’étant éternel, ils répondront tôt ou tard devant l’histoire car la nature ne vend rien à crédit.
F. A.