Au Bénin, le nouveau code électoral continue d’alimenter la polémique. Pour la majorité des béninois, le code est susceptible de conduire le pays dans la crise.
Le député de l’opposition Basile Ahossi garde le ton ferme comme c’est le cas de son parti « Les Démocrates ». A travers une nouvelle sortie médiatique cette semaine, le deuxième vice-président de l’Assemblée nationale est revenu sur tout le danger que constitue ce code électoral que lui et ses pairs du groupe parlementaire Les Démocrates avaient combattu au parlement la nuit du 5 mars 2024, mais promulgué malgré tout par Patrice Talon le 15 du même mois. « C’est code tordu. On ne devrait pas le montrer dans la place publique », a déploré le député. Outre son caractère hautement exclusif, le numéro 3 de l’Assemblée nationale a souligné le contraste entre le code du 15 mars et la Constitution du Bénin. « Selon ce code, on doit avoir 40% dans toutes les 24 circonscriptions électorales sans rien prévoir au cas où personne n’obtiendrait cela et pourtant la Constitution demande 10% », regrette-t-il.
L’honorable Basile Ahossi assure tout de même la sérénité du parti « Les Démocrates » face à ces exigences. « Les députés de la mouvance sont inquiets à cause de ce code. Ils sont plus inquiets que nous. On se parle. Lorsque tu leur demandes pourquoi ils votent des lois comme ça, ils disent ‘‘djoxodo’’ (laisse affaire). Ils font juste du joxodoïsme », s’est-il peiné. Dans son intervention, le député opposant a démontré que le contenu de ce code ne profite en rien au Bénin et ses filles et fils. « On va vers le mur », s’est-il inquiété.
Les portes de sortie proposées à Talon
Tout n’est pas fini. D’ailleurs, rien n’est fait, croit fermement le deuxième vice-président de l’Assemblée. A nouveau, l’élu y est allé de ses propositions à l’endroit du chef de l’Etat Patrice Talon pour une issue favorable. L’honorable Basile Ahossi croit que le code du 15 mars est à retoucher au plus vite pour remettre à l’endroit tout ce qui s’y trouve à l’envers. Au locataire du palais de la Marina, il demande de privilégier l’intérêt national que tout autre chose. « On doit regarder ce qui arrange le pays et non les intérêts égoïstes », a-t-il indiqué. Surtout, le député a salué la démarche de l’Eglise Catholique qui, après de profondes analyses, a pris position en demandant que les enfants du Bénin s’asseyent ensemble pour revoir le code. « L’Eglise Catholique, c’est une organisation forte qui fait de profondes analyses avant toute chose. Je demande au président Talon d’écouter donc l’Eglise Catholique », a-t-il proposé. Pour conclure, Basile Ahossi a donné des nouvelles de son parti politique. « Le parti Les Démocrates se porte comme un charme. Tellement nous enregistrons des adhésions en ce moment alors que sous d’autres cieux, ça se vide. En 2026, il n’y aura pas un second tour », a-t-il rassuré avant d’inviter ses compatriotes à « ouvrir les yeux et regarder vers le bon sens en 2026. Il faut qu’on change de paradigme. Il faut qu’on change de gouvernement », finit-il.
Clément WINSAVI
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