Le gros scandale qui vient de rattraper le régime de la rupture est celui que l’on peut appeler « Ananas gate ». En effet, il y a quelques semaines, la France a fermé ses frontières à l’ananas béninois avec le rappel des centaines de tonnes déjà mises en consommation dans les grands magasins de distribution. La détection des substances chimiques cancérigènes serait donc à la base de cette décision de la France qui reste jusque là, la porte d’entrée de l’ananas béninois, dans l’espace Union européenne.
La première réaction des autorités béninoises face à cette situation, a été de relever le directeur général de l’Agence béninoise de la sécurité sanitaire des aliments (Abssa), de ses fonctions. L’acte deux a consisté à mettre sous mandat de dépôt le pauvre. Cependant, le ministre de l’agriculture n’est pas inquiété. Face à une telle fuite en avant, on est en droit d’extérioriser les nombreuses questions qui taraudent l’esprit des béninois. Quel est le rôle de l’Abssa dans l’exportation de l’ananas? Qui est chargé de procéder au contrôle et avec quel moyen? Qui livre aux producteurs des instants agricoles? Pourquoi le ministre n’est-il pas limogé et mis à la disposition de la justice comme le Dg/Abssa (qui n’a aucune pouvoir de décision)? Qui détient le monopole d’importation et de distribution d’intrants agricoles au Bénin? Quel a été la responsabilité des services techniques en la matière? A quel niveau de la chaîne intervient le rôle de l’Abssa? Voilà autant de questions auxquelles la rupture devra apporter la lumière au lieu de prendre le pauvre directeur qui n’a aucun pouvoir de décision et de le jeter en prison. Talon fait de la diversion en laissant le problème entier et va chercher de pauvre boc émissaire. Dans un pays sérieux, le ministre de l’agriculture Gaston Dossouhoui devrait déposer le tablier ou on le limoge au même titre que le Dg/ Abssa. Ce scandale vient révéler au grand jour, le danger que représentent pour les béninois, les intrants agricoles à eux vendus à prix d’or. Non seulement ces intrants constituent un danger sanitaire, mais aussi appauvrissent-ils nos sols, juste pour enrichir un individu qui a, aujourd’hui, le droit de vie et de mort sur les 11 millions de béninois. Les députés de l’opposition doivent se saisir de ce dossier et exiger une enquête parlementaire afin de faire la lumière sur toute la chaîne, depuis les intrants jusqu’à l’exportation. Et que les responsabilités soient situées.
F.A