Le 15 juin passé, le gouvernement de la rupture a inauguré à grand renfort médiatique les nouveaux marchés de Cotonou. Au lendemain de cette inauguration, le gouvernement a annoncé la fermeture et la destruction prochaine du grand marché international Dantokpa installé dans la berge lagunaire depuis des dizaines d’années. Selon le gouvernement Talon, les usagers de Dantokpa seront relogés dans les nouveaux marchés de Cotonou(Gbégamey, Cadjehoun, Wloguèdè, Menontun et Kouhounou). On pourrait penser à une bonne nouvelle pour les usagers. Seulement avec un peu de recul, on conclut à un marché de dupe en perspective. Et ceci pour plusieurs raisons. La première raison, c’est que les nouveaux marchés sont pas prêts. Le marché de Cadjehoun qui a servi de cadre à la mise en service de ces marchés, à peine une cinquantaine de boutiques sont disponibles. Selon les informations recueillies sur les lieux, toutes les autres boutiques ne disposent pas encore d’étagères, ne pouvant donc pas accueillir les marchandises. Selon les mêmes sources, cette situation est pareille dans tous les nouveaux marchés.
La deuxième raison est relative à la capacité des nouveaux marchés de Cotonou d’accueillir les usagers du marché Dantokpa. Selon une autre source ayant requis l’anonymat, le nombre total de boutiques de tous les nouveaux marchés construits sur toute l’étendue du territoire est d’environ six (6) milles places. De Cotonou à Parakou en passant par Porto-Novo, Bohicon, Abomey Glazoué, Azovè…, on dénombre au plus six mille boutiques. Or au marché Dantokpa, il y a 25 mille usagers. Donc 25 mille demandeurs de places auprès de la Sogema. Et ceci sans compter ceux et celles qui utilisent des installations privées et qui devront aussi plier bagage une fois que Dantokpa sera fermé. Où et comment va-t-on loger tout ce monde? La réponse à cette question ne préoccupe guère le gouvernement qui, malheureusement va encore faire des milliers de victimes de sa politique anti-sociale, basée rien que sur la recherche de profit pour le compte de l’oligarchie dirigeante.
À ces pauvres commerçants et commerçantes qui perdront leurs activités va s’ajouter le personnel de la défunte Société de gestion des marchés autonomes (Sogema). Pour les travailleurs de la Sogema, c’est clair qu’ils sont livrés à leur propre sort. Ils ne sont pas reversés à l’Anagem. Mais le gouvernement dans sa malice dit que « l’Anagem pourrait utiliser… dans la mesure du possible… ». Voilà la phrase fétiche que le gouvernement Talon utilise depuis 2016 pour détruire les emplois et mettre au chômage des milliers de travailleurs.
F. A.