Le président Patrice Talon est le vrai saboteur de ses propres réformes surtout politiques. Il choisit de respecter la loi selon son humeur ou selon ses intérêts personnels. En effet, c’est depuis 2019 que la loi portant statut de l’opposition a été adoptée. Et c’est par ses soins que les députés ont voté cette loi. Après les communales et municipales de 2020, le statut du chef de file de l’Opposition revenait de droit au parti Fcbe, étant le seul parti d’opposition à lever des sièges. Mais le décret devant consacrer Paul Hounkpè n’a été vu nulle part. Personne n’a vu ce papier qui en temps normal ne devrait faire l’objet de secret.
Après le rendez-vous manqué de 2019, l’opposition incarnée par le parti Les Démocrates, est retournée à l’Assemblée nationale en février 2023 et ceci au terme des élections législatives de 8 janvier. L’ancien chef d’Etat Boni Yayi, devenu président du parti Les Démocrates, est donc logiquement et légalement le chef de file de l’opposition. Mais depuis, aucun décret n’a été pris pour confirmer ce statut conformément aux dispositions de la loi sur le statut de l’opposition issu de la réforme du système partisan. Le statut de l’opposition fait partie de la réforme du système partisan dont Patrice Talon se targue d’avoir réussi et n’admettra aucune remise en cause par un quidam fût-il un partenaire sûr. Ses déclarations au sujet de la candidature de son partenaire Olivier Boko en disent long.
Mais n’entend pas donner à l’opposition ses prérogatives dans le cadre de la même loi. Patrice Talon choisit les parties qui l’arrange dans la loi et s’y accroche comme un gecko contre un mur. Le locataire du palais de la Marina viole violemment est sans capotes ses propres lois sabotant du coup ses propres réformes. Cette attitude de Patrice Talon prouve à suffisance que les réformes ne sont que l’ombre de lui-même. C’est ni plus ni moins un château de cartes qui va s’effondrer au moindre vent surtout que ses propres partisans ne sont pas convaincus des dispositions contenues dans ces réformes taillées à sa mesure. Depuis le mois de janvier 2023, les élections législatives ont rendu leur verdict. Le parti de l’opposition qui arrive en tête, c’est Les Démocrates. Mais Patrice Talon se fait désirer depuis un an et demi pour prendre le décret qui nomme le chef de file de l’opposition qui est naturellement le président de Les Démocrates, donc l’ancien président de la République Boni Yayi.
Patrice Talon, si tant qu’il tient au respect de la réforme du système partisan, doit nommer le chef de file de l’opposition pour être en harmonie avec lui-même. À César, ce qui est à César….
A. D.