Bénin/Droits humains: Le rapport 2023 de Amnesty International accable la rupture

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L’organisation de défense des droits   humains Amnesty International a révélé, ce mercredi 24 avril 2024 à Cotonou au cours d’une conférence de presse, les résultats de son rapport annuel sur l’état des droits humains au Bénin et dans le monde.  Dans son rapport annuel pour l’année 2023 -2024, Amnesty International a dénoncé plusieurs situations de violations persistantes des droits humains au Bénin, selon nos confrères du quotidien Le Patriote.

Dans ce document, présenté par le Directeur exécutif de Amnesty International Bénin, Dieudonné Dagbéto, les violations persistantes des droits humains au Bénin sont énormes et préoccupantes. Des homicides illégaux perpétrés par des groupes armés non identifiés dans le Nord du Bénin, les menaces contre la liberté d’expression et de réunion ainsi que les cas de “détention arbitraire” de Reckya Madougou et d’expulsions forcées dans le cadre de projets de développement touristique le long de la côte entre Cotonou et Ouidah.

Dans le cas des menaces contre la liberté d’expression et de réunion, “ le ministère public a requis une peine de 12 mois d’emprisonnement à l’encontre du journaliste Maxime Lissanon qui était détenu depuis le 13 janvier pour incitation à la rébellion”. Également, “Virgile Ahouansè , directeur de l’information  de la station de radio en ligne Crystal News , a été condamné à une peine de 12 mois  d’emprisonnement avec sursis pour ‘diffusion de fausses informations’”.  N’oublions pas aussi que “ la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication a suspendu jusqu’à nouvel ordre “tous les moyens de communication de masse “du groupe de presse La Gazette du Golfe, qui se serait livré à une “apologie des coups d’Etat’”.   Il ne faut pas manqué de rappeler que “ dans le Parc national de la Pendjari, des policiers ont arrêté Damilola Ayeni , un journaliste d’ investigation (FU)  qui travaillait sur un rapport environnemental concernant le Nigeria et le Bénin , selon FU”. Damilola Ayeni est accusé de participer à des activités terroristes. Il a été libéré sans inculpation au bout de neuf jours.

   Sur les homicides, le rapport a mis l’accent sur le cas du jeune Martin Hounga.  “Martin Hounga (18 ans) a été tué lors d’une opération de police dans la nuit du 4 septembre dans la ville de Hèvié. La police a annoncé le 12 septembre que l’affaire avait été confiée au parquet du tribunal d’Abomey-Calavi   et à l’inspection technique de la police afin qu’une enquête judiciaire et administrative soit menée” a rapporté l’organisation de défense des droits humains Amnesty International.  En ce qui concerne les homicides illégaux perpétrés par des groupes armés non identifiés dans le Nord du Bénin, l’organisation a souligné que “ des groupes armés ont continué de perpétrer des attaques dans les départements de l’Alibori et de l’Atacora , frontaliers du Niger et du Burkina Faso “ où “ une quarantaine d’habitant (e) s de ces départements et 25  militaires ont été tués en 2019, selon l’armée béninoise “. Toujours  dans le cas des homicides illégaux, “ le président Patrice Talon a ordonné la tenue d’une enquête sur la mort d’une quinzaine de personnes dans des attaques menées par des groupes armés contre des habitants de la commune de Kérou (département de l’Atacora) en mai”, lit-on dans le rapport.

Pour Dieudonné Dagbéto, “il y a des situations qui sont restées intactes” et “n’ont pas progressé lorsque nous parlons des homicides” qui selon lui, sont déjà revenus dans leurs rapports de 2021 et 2022.  Il a évoqué aussi le cas du code du numérique qui   n’a pas été modifié ainsi que le code pénal dans certaines de ses dispositions. Le Directeur exécutif de Amnesty international Bénin a déclaré que “ ce qui n’a pas été mis dans ce rapport de 2023 et qui est demeuré intact, c’est le retrait par le Bénin, le droit à ses citoyens de saisir la Cour africaine” .  Pour lui, c’est un recul qui est resté intact et que “tant que cela n’a pas progressé, il estime que “c’est un point noir sur la belle page que le Bénin est en train de vouloir construire”.

A la lecture de ce rapport, il ressort donc que la situation relative aux droits humains au Bénin va de mal en pire. Les citoyens beninois sont privés de leurs droits les plus élémentaires par le régime de la rupture dont Patrice Talon en est le chantre.

F.A.

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