Depuis le 31 octobre 2025, le sujet qui retient les attentions au Bénin reste ce projet d’une nouvelle révision de la Constitution avec l’introduction de d’un nouvel organe, le SENAT qui regrouperait les anciens présidents de la République, les anciens présidents de la Cour constitutionnelle, les anciens présidents de l’Assemblée nationale et ce pour un mandat à vie. Déjà des voix les plus concernées par cet organe se font entendre pour décliner cette offre de Patrice Talon qui cherche désespérément un endroit où se réfugier après ses 10 années de gestion calamiteuse au sommet de l’Etat. l’ancien ministre et ancien député Valentin Agossou Djènontin rend un vibrant au hommage à ces personnalités qui ont dores et déjà annoncé qu’elles ne siègeraient pas au sein d’un tel organe. lisez son message.
RÉVISION CONSTITUTIONNELLE POUR LA CRÉATION D’UN MALÉFIQUE SENAT « TOHOSSOU »: MES HOMMAGES AUX DIGNES FILS DE LA NATION*
Chers compatriotes,
Après l’impressionnant appel de Mme Célestine ZANOU à certaines personnalités de se démarquer du funeste projet d’instauration d’une dynastie pour un pouvoir à vie au Bénin à travers une cinquième tentative de révision de la Constitution sous le Président Patrice TALON, et après la retentissante déclaration du Président Boni YAYI, que l’actuel locataire de la Marina a vainement tenté de cruxifier au pilori dans une émission télévisée indigeste la nuit du mardi 04 novembre 2025, je lis sans surprise sur les réseaux sociaux ce qui suit: « Après le Président Boni YAYI, le Professeur Théodore HOLO, Maître Robert DOSSOU et Madame Élisabeth POGNON refusent de siéger au SENAT ».
Bien que n’ayant pas sous la main un écrit ou un visuel émanant de ces personnalités, je me permets par présomption de leur rendre un vibrant hommage.
– Président Boni YAYI.
J’ai eu le privilège d’avoir été votre proche collaborateur dans plusieurs Gouverments (2011-2015).
Depuis 2015 à ce jour, j’ai été davantage proche de vous.
J’ai appris à mieux vous connaître dans votre foi, vos aspirations et vos ressentis.
Frère en Christ, je partage avec vous des convictions ancrées dans la Parole de Dieu, repère non négociable de l’amour du Créateur pour les hommes.
Humain comme nous tous, vous avez sûrement vos défauts, mais j’avoue en toute franchise, Monsieur le Président Boni YAYI, que vous un humaniste et un démocrate, un amoureux inconditionnel des Béninois pour qui vous ne rêvez que du bonheur.
Je vous aurais totalement méconnu si vous acceptiez siéger dans ce machin qui vise à institutionnaliser la terreur, la mafia et la monarchie au Bénin.
J’aurais été le premier à vous attaquer publiquement malgré ma fidélité à votre personne et surtout à cause de la foi en Jésus-Christ que je partage avec vous.
C’est donc sans surprise que j’ai lu et écouté votre déclaration de rejet total d’un sénat contraire aux valeurs démocratiques et aux aspirations du peuple béninois.
– Professeur Théodore HOLO,
Professeur émérite de Droit Constitutionnel.
J’ai eu le bonheur de vous avoir eu comme, non seulement Professeur de droit constitutionnel, mais également comme Directeur Adjoint, puis Directeur de mon école (École Nationale d’Administration de l’Université Nationale du Bénin).
En privé, je suis demeuré un petit du Professeur pour qui j’ai de grande estime aux fins de bénéficier de vos valeurs morales et éthiques.
Intellectuel accompli d’une rare densité, Professeur HOLO, vous êtes d’une rigueur implacable et d’une dignité qui me rendent fier de vous depuis 1986.
Votre refus de siéger dans « ce sénat » ne m’étonnerait guère.
Siéger dans une telle institution vous viderait Professeur de votre renommée incontestable.
Vous vous seriez couvert d’une infamie à vie.
– Maître Robert DOSSOU, Praticien et Professeur de Droit.
Je vous ai connu comme Doyen de la Faculté des Sciences Juridiques, Économiques et Politiques de l’UNB pendant que j’étais élève à l’ENA.
Brillant avocat et Bâtonnier de l’ordre des avocats du Bénin, j’avais du plaisir à aller écouter vos plaidoiries au Palais de Justice lors des audiences des Cours d’assise.
En privé, j’ai gardé une petite proximité avec vous Maître en raison de votre humilité, de votre science et de ma sympathie pour votre personne.
Vous avez formé des générations de cadres béninois et africains.
Cheville ouvrière de la Conférence nationale, vous avez été comme le Professeur HOLO, l’un des rédacteurs de la Constitution du 11 décembre 1990, fondement de notre pacte Républicain, avant de devenir tous deux Président de la Cour Constitutionnelle des lumineuses périodes de la vitalité démocratique avant la mort cérébrale de ladite Cour sous le régime de la rupture.
Avoir un parcours aussi élogieux et finir au soir de votre vie dans l’égout d’un prétendu « SENAT », ce serait choisir délibérément d’inscrire votre mémoire dans l’indignité nationale.
Maître Robert DOSSOU, votre refus ne serait pas pour moi une surprise.
– Élisabeth POGNON, Ancienne Présidente de la Cour Constitutionnelle.
Vous avez laissé un bon témoignage de votre passage à la tête de cette prestigieuse institution de la République.
Je n’ai pas eu de contact particulier direct avec vous, mais de loin, j’ai gardé de vous l’impression d’une femme ferme, digne et respectable.
Vous ne saurez perdre votre féminité et votre intellect pour descendre dans la gadoue d’un prétendu « SENAT ».
Dignes fils et filles du Bénin vous êtes; ainsi que les députés de l’opposition et éventuellement certains de la mouvance (surtout les intellectuels selon certaines indiscrétions) sans oublier tous les autres anonymes qui refusent de cautionner l’arbitraire et l’ensevelissement de la démocratie béninoise chèrement acquise.
Recevez tous ici mes respectueuses salutations et ma reconnaissance citoyenne et patriotique.
Vos noms resteront dans la mémoire collective comme ceux des valeureux citoyens épris de justice, de paix, de l’intérêt général, d’amour, de solidarité, et de bien-être national.
*Il a renversé les puissants de leurs trônes, et il a élevé les humbles*
Luc 1: 52 LSG.
Mercredi 05 novembre 2025.
*DJENONTIN-AGOSSOU Valentin*
