Depuis son accession au pouvoir en 2016, Patrice Talon, homme d’affaires devenu président est au centre de nombreuses controverses. Ses deux mandats de cinq ans sont marqués par des décisions politiques qui suscitent de vivent inquiétudes quant à la démocratie et la liberté d’expression dans ce pays jadis modèle de la démocratie et d’un état de droit.
L’une des questions les plus préoccupantes actuellement est la répression systématique des activités de l’opposition, en particulier celles du parti Les Démocrates, et ceci à moins d’un an des élections générales prévues en début de l’année 2026. Le principal parti de l’opposition est victime d’une série d’interdiction de tenir des réunions, même dans des lieux privés. Pendant ce temps, les partisans de Patrice Talon mènent allègrement leurs activités sur le terrain.
Toute situation qui donne réflexion avec une multitude de questions sur les réelles intentions de Patrice Talon qui utilise la force publique pour museler la classe politique.
Le parti Les Démocrates, fondé par des figures importantes de la classe politique dont l’ancien président de la République Boni Yayi, est la principale force de l’opposition. Il représente une voix critique face à la gouvernance de Talon, qui est souvent perçue comme autoritaire. En 2021, le parti a été empêché de participer à la présidentielle et sa candidate jetée en prison. Depuis lors, l’opposition tente de se réorganiser et de mobiliser ses partisans. Mais la réponse du régime de la rupture est de restreindre ses efforts e, utilisant la police républicaine pour disperser les rassemblements et les réunions pourtant reconnus par la loi.
Samedi dernier, une énième fois, des militants du parti ont été dispersés par les forces de l’ordre lors d’une réunion prévue au siège du parti à Dassa-Zoumé. Cette intrusion de la police jusqu’au siège du parti a suscité de vives réactions de la part des leaders de l’opposition et des défenseurs des droits de l’homme, qui y voient une atteinte aux libertés fondamentales et une manœuvre du régime pour disqualifier l’opposition des prochaines joutes électorales.
La police qui agissant sur ordre du gouvernement, justifie ses interventions par des précautions de sécurité publique, pendant que les partis inféodés au pouvoir, eux peuvent tenir librement leurs manifestations. Toutefois, beaucoup d’observateurs considèrent qu’il s’agit d’une stratégie pour étouffer toute forme d’expression.
Dérives autoritaires et totalitaires
Par ses dérives, le régime de la rupture cherche sans doute des moyens pour diaboliser le parti du flambeau de l’espoir, histoire de l’empêcher prendre part aux prochaines élections générales. Patrice Talon veut pousser à bout ses adversaires politiques dans le seul objectif de les présenter comme des comploteurs et des gens qui veulent brûler le pays. Or celui qui veut brûler le Bénin est ni plus ni moins le donneur d’ordre à la police républicaine qui, loin d’être une force de protection des populations est devenue une force de répression des partis de l’opposition et des producteurs de soja et de cajou.
A. D.
