Ce dimanche 18 août, 03 partis politiques à savoir Les Démocrates, le Mouvement Populaire de Libération, la Nouvelle Force nationale et le mouvement « Nous le ferons », ont animé une conférence de presse. Une semaine après l’enlèvement de Frère Hounvi dans les rues de Lomé, la capitale togolaise, l’opposition béninoise au régime de Patrice Talon a rompu le silence condamnant cet acte crapuleux et indigne.
Il était question d’apporter non seulement leur soutien au Frère Hounvi, mais également d’appeler le peuple béninois à la mobilisation pour ce lundi devant la Criet pour exiger la libération pure et simple du chroniqueur.
L’intégralité de leur déclaration.
CONFÉRENCE DE PRESSE DES PARTIS POLITIQUES D’OPPOSITIONÀ PROPOS DU RAPT DE FRÈRE HOUNVI EN TERRITOIRE TOGOLAIS
Chers Compatriotes,
Militantes et militants,
Chers amis de la presse,
Avant toute chose, je voudrais respectueusement nous demander d’observer une minute de silence à l’endroit de tous les camarades décédés et plus précisément ceux tombés dans nos prisons.
Le journaliste chroniqueur et opposant politique béninois ’’ Frère HOUNVI’’ a été kidnappé le lundi 12 Août 2024 aux environs de 22h, heure locale à Lomé au TOGO (soit 23h, heure du Bénin) par des individus inconnus.La prise d’otage est intervenue dans la banlieue de Lomé où résidait l’homme qui sortait de l’immeuble dans lequel il résidait pour aller acheter un article dans un kiosque situé dans les environs. Ses ravisseurs seraient arrivés à bord d’une fourgonnette immatriculée au Bénin et seraient repartis aussitôt après l’enlèvement sans que la police togolaise n’ait pu empêcher cet acte crapuleux ni pourchasser ses auteurs. Selon les voisins qui ont été témoins des faits, tout est allé très vite. Un individu qui a tenté de s’interposer a été très vite molesté et maîtrisé.Suite à leur rapt indigne, ces ravisseurs qui au nombre de quatre (04) agissant comme des individus sous l’emprise de stupéfiants, ont emporté manu militari le Frère HOUNVI à qui ils auraient porté une cagoule et qu’ils ont fait passer par des voies détournées après lui avoir porté des coups au visage et au dos. En cours de route, il aurait été étranglé par ses ravisseurs qui n’ont desserré l’étreinte que lorsque leur victime a commencé à être étouffée et à baver.
Sur leur parcours, ils auraient pris des voies détournées passant même par des forêts. Tout cela a été su par la victime, malgré la cagoule, à cause de la conversation entre les ravisseurs.L’un des ravisseurs aurait même suggéré de l’éliminer et il n’a eu son salut qu’à l’opposition d’un autre qui a déclaré qu’ils n’ont pas encore reçu d’instruction allant dans ce sens.Comme si le terrain était savamment préparé à l’avance, les ravisseurs n’auraient rencontré aucun obstacle pour sortir du territoire togolais. Ce n’est qu’arrivé sur le territoire béninois qu’un agent de la police républicaine se serait présenté à leur otage pour lui placer les menottes et le conduit jusqu’à Cotonou.Il ne fait l’ombre d’aucun doute que c’est l’œuvre de barbouses venues de Cotonou en mission commandée par le régime en place au Bénin qui a des raisons de vouloir tarir la source de la diffusion des turpitudes d’un pouvoir devenu au fil du temps le bourreau de son peuple. La ligne éditoriale toujours bien documentée et sans concession du chroniqueur était devenue le pire cauchemar des autorités béninoises qui ont dû recourir à des méthodes dignes de la mafia pour en venir à bout. Il se dit que le gouvernement s’est doté des équipements d’écoutes les plus à la pointe et les plus onéreux pour surveiller et espionner sa population. Pendant ce temps, par manque d’informations crédibles nos populations et nos soldats tombent sous les balles des terroristes. Monsieur Patrice TALON candidat à l’élection présidentielle de 2016, n’avait-il pas recommandé que les renseignements devraient être utilisés pour assurer la sécurité des populations et sauvegarder l’intégrité du territoire national, plutôt que d’espionner ses compatriotes ? Hélas, ce temps est révolu.
La répression des opposants et de la jeunesse étant devenue l’axe centrale de la politique gouvernementale, le Gouvernement se fourvoie, s’embrouille et ment à longueur de journée au peuple.Toutes les réformes législatives en matière pénale ne visent qu’à restreindre l’espace de la liberté d’opinion et d’expression pour le rendre inexistant. Depuis 2018, la dépénalisation des délits de presse a été très tôt remplacée par la loi portant code du numérique qui comporte des infractions les plus inimaginables ainsi que de lourdes peines.Au Bénin, émettre des critiques sur les actions du pouvoir peut facilement être qualifié de délit qui expose son auteur à des poursuites devant la juridiction qu’est la CRIET (Cour Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme) devenue le bras armé du régime. Plusieurs jeunes croupissent dans les prisons déjà surpeuplées pour avoir simplement relayé une information sur les réseaux sociaux. L’objectif est d’inoculer et commercialiser la peur aux citoyens pour en faire des spectateurs passifs, indolents et lâches dans l’accomplissement de leurs destins.Dans un tel contexte politique les digues contre l’arbitraire des gouvernants ont complètement disparu pour laisser libre cours à la seule volonté du chef omnipotent, omniscient qui ne supporte même pas la simple réticence devant son bon vouloir. Réduit finalement à l’incapacité de même s’indigner et encore moins de se révolter contre la tyrannie qui l’étouffe chaque jour davantage, il ne reste plus au peuple béninois qu’à prendre son destin en main et se rangeant définitivement du côté de l’opposition à ce régime finissant…
Comme dans toute dictature, avant d’achever sa victime, la dictature le peint en noir, le discrédite, le livre aux gémonies et l’esquinte. La communication mensongère du Gouvernement par le canal des Klébés a déjà commencé à salir la réputation de frère Hounvi en le taxant de cyber-criminel.En effet, certains de nos compatriotes qui prennent les opposants comme leurs ennemis irréductibles s’offusquent de l’intérêt, de l’émoi suscités au sein de populations béninoises par le kidnapping de frère Hounvi. L’indignation généralisée provoquée par ce rapt indigne n’a étonné et contrarié que ceux dont les intérêts ont toujours été opposés à ceux des populations. Car en fait pendant près de huit ans, frère Hounvi n’a-t-il pas synthétisé et fait connaître au monde entier les aspirations de notre Peuple et les brimades dont il est victime une fois par semaine ? N’a-t-il pas courageusement dénoncé les dérives politiques, sociales et économiques du pouvoir liberticide de la Rupture ? Il a constamment mis à nu la gouvernance sulfureuse en cours faite de combines, d’arrestations brutales bref toutes les indignités des gouvernants mettant ainsi véritablement en difficulté le pouvoir du Président Patrice Talon par la puissance de sa plume et de son verbe.C’est pourquoi le peuple béninois l’a adopté et se tient religieusement plus que les conseils des ministres tous les vendredis à son écoute. C’est pour cette raison que notre peuple rejette et dénonce le malheur advenu à l’activiste politique frère Hounvi et considère que c’est aussi son malheur. Aujourd’hui chaque béninois se considère frère Hounvi.Tous les combattants de la liberté s’identifient à cet authentique héritier sans peur et sans reproche de nos héros Béhanzin, Bio-Guerra et Kaba. Par ses chroniques incisives, frère Hounvi a incarné le patriotisme et les valeurs de notre République une et indivisible. Ainsi quoique disent et fassent les Klébés et la justice pour ternir l’image de frère Hounvi, ils auront tiré à terre.Nous voulons dire haut et fort, que Hounvi n’est ni délinquant, ni cyber-criminel. Son seul crime est sa pugnacité à mettre en exergue les dérives de ce régime…Que nos poètes le louent à travers leurs vers, que nos chansonniers chantent son courage, sa probité, que la jeunesse redouble d’imagination pour immortaliser son talent…
Nous avons appris qu’il sera présenté demain lundi 19 août 2024 à la CRIET, nous demandons à tout le peuple de converger vers la CRIET, sise à Ganhito à l’ancien bâtiment de la Cour suprême, afin de témoigner de notre soutien à ce héros que le régime veut liquider…
Aucune psychose, aucune intimidation, aucun terrorisme d’Etat ne saurait empêcher notre peuple à conduire ce régime finissant à finir effectivement…Que le peuple béninois comme un seul homme se mobilise pour condamner son kidnapping, exiger sa libération immédiate, sans condition et le respect de ses droits humains
Vive le Bénin
Vive la Démocratie
Je vous remercie…
Fait à Cotonou, le 18 Août 2024
Pour les Forces politiques de l’opposition
Le Secrétaire à la Communication LD
Dr. Guy Dossou MITOKPE