Après l’ouverture de quelques marchés construits à Cotonou, Patrice Talon annonce la destruction du marché international Dantokpa. A cet effet, les commerçants sont appelés à rejoindre les nouveaux marchés. Pour ce faire ils doivent s’inscrire auprès de la nouvelle structure créée pour la gestion desdits marchés Anagem, une agence parallèle à la Société de gestion des marchés autonomes (Sogema). Une équation à plusieurs inconnues se pose. Un imbroglio en perspective pour plusieurs raisons.
D’abord nous avons combien de places disponibles dans les nouveaux marchés? Combien coûte la location d’une boutique dans ces nouveaux marchés ? Tout ceci reste encore secret.
Ensuite, si les commerçants de Dantokpa doivent se rabattre sur ces nouveaux marchés, que deviennent les anciens occupants des lieux délogés avant le démarrage des travaux de construction? Imaginez un instant le nombre de boutiques que compte le bâtiment central du marché Dantokpa. Les milliers de vendeurs et vendeuses de pagnes, ceux et celles spécialisés dans les bijoux, les pièces détachées…..seront logés dans quelles boutiques et quels marchés pour les contenir? Où seront désormais logés les commerçants de maïs, ignames, oranges, ananas et autres?
Revenons aux petites baraques qui abritent divers commerces et activités dans le marché international Dantokpa. Où seront-ils logées avant de parler de ces dames vendeuses ambulantes de toute sorte de produits et qui tirent quotidiennement leur gagne pain dans ce marché ? Les jours à venir s’annoncent très difficiles pour tous les animateurs de ce haut lieu d’échanges commerciaux. D’autres larmes et lamentations viendront s’ajouter au quotidien déjà insupportable des béninois. Des milliers d’hommes et de femmes vont se retrouver sans activités donc sans revenus, élargissant ainsi le champ de la pauvreté ambiante qui s’observe malgré « les meilleures perspectives » que nous vendent les griots du régime de la rupture.
Nous devrons donc nous attendre à deux principaux phénomènes au lendemain de la destruction du marché Dantokpa: il s’agit sans nul doute de la recrudescence des vols et de la prostitution car n’ayant plus d’autres issues ces hommes et femmes à qui on a arraché le gagne pain ne resteront pas les bras croisés et attendre la mort.
Que devient la Sogema?
La Société de gestion des marchés autonomes connue sous l’appellation Sogema est juste que là, la structure qui gère le marché Dantokpa où elle tire le gros de ses revenus. Et c’est grâce à ces revenus que la société supporte les charges salariales du personnel estimé à environ trois cents (300) agents toutes catégories confondues. Si on détruit Dantokpa que va devenir la Sogema d’autant plus que le gouvernement a déjà créé une agence parallèle appelée Anagem pour gérer les nouveaux marchés et qui a sa direction et son personnel ? Que vont devenir les salariés de la Sogema qui sera ainsi dépourvue de moyens de subsistance et bientôt mise en liquidation ? Ces pères et mères de famille vont-ils se retrouver du jour au lendemain sans travail ? L’avenir s’annonce bien sombre pour les travailleurs de la Sogema qui doivent sans attendre commencer par chercher un nouveau point de chute. Car en son temps, Patrice Talon ne se préoccupera pas de leurs beaux avant de les remettre à leurs parents. Et cela ne saurait étonner, connaissant le fonctionnement du gouvernement de la rupture qui est passé champion des licenciements sans pincement au cœur. Dossier à suivre….
F. A.