La commune de Tchaourou vit depuis peu sous la hantise d’un déploiement militaire qui y a installé son quartier général et y patrouille de jour comme de nuit. Il est signalé une présence suspecte de soldats étrangers dans la troupe en detachement. Les populations s’inquiètent et se perdent en conjectures.
Ce fait inhabituel qui intervient ou coïncide curieusement avec une période d’indignation générale de la population suite à une modification du code électoral, suscite des interrogations . Il rappelle étrangement les vieux démons qui par le passé ont tourmenté la quiétude de cette paisible cité des Tchabè en y semant la désolation et la mort. Des traumatismes des dernières épisodes restent encore vivaces dans les esprits.
Cette fois-ci encore, que préparent le Président Patrice Talon et ses soutiens en agitant visiblement un cocktail molotov, donc explosif ? Le pouvoir de la rupture répond qu’il s’agirait d’une opération ordinaire de sécurisation de la commune de Tchaourou où seraient suspectées des tentacules du terrorisme qui enserre une partie du Nord de notre pays depuis maintenant quelques années. Mais lorsqu’on sait que la Rupture clignote à droite pour virer à gauche, il y a de quoi rester prudent voire raisonnablement soupçonneux .
Qui ne se rappelle pas qu’à chaque échéance électorale du pouvoir de la rupture depuis son avènement, certaines localités sont malheureusement disruptées, et se disjoignent dans leurs colonnes intérieures pour devenir des théâtres de guerre à ciel ouvert où les éléments des forces de défense et de sécurité qui sont transformés en milices du pouvoir affrontent de paisibles populations qui ne réclament que la pleine jouissance de leurs droits constitutionnels ?
Dans ce contexte post modification du code électoral en perspective des élections générales de 2026, où l’indignation et la colère grognent, le Président Patrice Talon et ses soutiens politiques gagneraient à entendre la voix de la raison et surtout de la sagesse. Elle est portée par le Parti Les Démocrates et d’autres forces de l’opposition, mais aussi par la conférence épiscopale, l’ensemble des leaders des différentes confessions religieuses et des acteurs de la société civile qui , tous unanimement, plaident pour une relecture du fameux code pour qu’une première fois dans l’ère de la rupture, des élections puissent être inclusives, transparentes apaisées et festives , comme le Bénin , pays jadis de grande démocratie, en avait la culture .
Mais que plus personne ne s’y trompe dorénavant. Le peuple béninois reste et demeure seul détenteur de sa souveraineté. Plusieurs fois échaudé par les truanderies électorales du système Talon, il se battra comme toujours par les moyens de droit pour empêcher toute nouvelle forfaiture.
En tout cas, dans une question d’actualité, le député Habib WOROUCOUBOU du Parti Les Démocrates vient d’inviter le gouvernement à aller s’expliquer devant la Représentation Nationale sur cette opération de déploiement massif de soldats dans la Commune de Tchaourou.
Dieu-Donné Tékon